samedi 29 décembre 2007

Talent neo-zélandais

Et puis tant que je suis là, voici ma contribution culturelle au blog. Je vous présente Wing, étoile montante de la world music. Petite vidéo sur dailymotion, et en bonus l'adresse de son site pour écouter d'autres extraits de ses fabuleuses reprises, et voire même commander un CD...
Avec Wing, c'est Noël tous les jours!!!






http://www.wingmusic.co.nz/listen.html

New York City pour les Nuls

Mes très chers tous,


J'ai honte de débuter aussi tardivement ma contribution à ce blog, mais mieux vaut tard que jamais. Pour être original, mon premier article ne portera pas sur ma petite vie d'expat à Toronto, mais sur ma visite éclair à New York, chez le sexy Frenchy de la scène avant-jazz de Manhattan...


Le low cost en Amerique du Nord, on connait pas. Du coup pour voyager pas cher, Dieu créa... le bus! Lundi, après avoir terminé sans gloire mon dernier partiel, je suis allé prendre le car pour New York City. Le bus de nuit c'est vraiment une ambiance à part où se crée une chaleur humaine déconcertante... ou pas.
Ayant eu la chance de m'endormir, le voyage s'annonçait bien pour moi, quand au bout de deux ou trois heures de route il a fallu traverser la frontière et donc, comme il se doit, descendre du bus, être réveillé par la douce caresse d'une rafale de vent dans les -5° et la neige qui va avec. Rien de tel pour se mettre en forme avant d'aller saluer les douaniers américains, pas tous cons contrairement à ce que l'on croit. Après avoir baragouiné quelques mots en essayant de justifiant tant bien que mal ma présence sur le sol US, je fus autorisé à regagner le bus où il faut ensuite attendre que tous ses petits camarades soient passés pour enfin repartir. Et comme à une heure du matin il n'y a que trois douaniers pour contrôler tous les bus qui passent la frontière, ça prend un peu de temps. Ca fait partie du charme du voyage je suppose. Encore deux autres arrêts nocturnes où tout le monde sort affronter le froid et la neige pour courir jusqu'aux toilettes de la gare locale, et voici Manhattan qui pointe le bout de son nez dans le soleil levant.
A ma descente de bus, il est là. Sourire en banane, le New York Times sous le bras, bonnet en laine laissant apparaître quelques mèches d’une chevelure en jachère. « Eh bonjour jeune ! » me lance l’ami Rémy.
Direction Brooklyn, petit déj dans un café où il fait bon pianoter sur son Mac. Et puis visite de l’appartement, aussi tordu que l’humour de son habitant. Le sol est en pente, les cadres des portes ne semblent pas compatibles avec les dites portes, et la salle de bain digne de Beyrouth après une visite israélienne. MAIS il y fait bon vivre et c’est bien là l’essentiel. Je n’ai pu croiser que furtivement son fameux coloc raciste, à croire que Rémy ait tout fait pour que je n’ai pas le temps de sympathiser avec lui…

Pendant les trois jours, nous enchaînons moult promenades dans Manhattan, d’est en ouest et du nord au sud, de Central Park à Staten Island et du Lower East Side au West Village. Rémy, très soucieux de me faire partager son quotidien dans les moindres détails m’a, à de nombreuses reprises (et plusieurs fois dans la même journée), traîné jusqu’à son bureau de 5m² où j’ai pu faire connaissance avec ses collègues. Y a pas à dire, Rémy au bureau il se la pète. Enchaînement de blagues (en Américain, oui Monsieur, et avé l’accent !), chamailleries avec sa patronne… toujours le mot pour rire !

Le soir de mon arrivée, M. Yves devant mener une réunion au sommet pour son mouvement de lutte contre la gentrification (un mot qui lui est cher depuis son passage sur France Inter…), il m’a bien fait comprendre que je le gênais et m’a envoyé en compagnie de Stanislas et Coline voir un concert de jazz expérimental, par un « grand monsieur » m’a-t-il dit pour me mettre en confiance. Le concert était en effet très expérimental, surtout après avoir passé la nuit précédente à essayer de dormir dans un bus. Pour vous plonger dans l’ambiance, imaginez-vous une « salle » avec une vingtaine de spectateurs face à un homme entrant en transe en appuyant (au hasard ?) sur les touches d’un piano. Dans les pics d’émotion les plus intenses, il agrémentait sa musique de petits cris, à la limite de l’ultra-son, tandis que le premier rang semblait communiquer avec lui par des hochements de tête enthousiastes. Hélas, ma sensibilité culturelle a fait défaut, même si j’ai su apprécier de temps à autre un début de mélodie, très vite ruinée par ce que l’on appelle dans le milieu non-expérimental une fausse note. Mais bon, tout le monde ne peut pas être Michel Sardou, et puis j’ai eu la chance de côtoyer le milieu underground newyorkais une petite heure. Puis, la soirée s’est achevée dans un resto thaïlandais avec les deux tourtereaux, Anastasia, et le petit Rémy qui a fini par nous rejoindre. Le soir suivant, nous avons eu la chance de voir du côté de Time Square l’ami Antonin fraîchement débarqué de Montréal.

De la visite, du people, et du jazz, voilà les grandes lignes de mon excursion chez l’oncle Sam avant de retourner fêter Noël en Sarkosie.


Coming soon : Une journée à Valenciennes au pays des Doudous !

Bonnes fêtes à tous,

Jb

vendredi 14 décembre 2007

Ceci n'est pas un blog individuel

Bien, devant les réclamations désespérées de Rémi, je vais tenter de donner furtivement l’impression que ce blog collectif… ;)
Je suis donc toujours en train de faire mon bobo dans le milieu du jazz d’avant-garde de New York, et je dois dire que ça n’est pas déplaisant ! Surtout que ça y est : les concerts ont vraiment commencé ! Je découvre donc un pan entier du jazz que je méconnaissais totalement (vous me direz que c’est presque la vocation de l’avant-garde, mais bon…).















On est donc sur un rythme de 2 concerts par semaines depuis 3 semaines, et je suis en gros le représentant de l’association sur place. Mon boulot est vraiment pas dément : sur chaque concert je m’occupe de faire des flyers et les distribuer dans les endroits stratégiques de la ville (ce qui en plus de la balade me fait découvrir des bars et magasins sympas), écrire les programmes et être au box office. Ah oui et monter la batterie si besoin est. Le reste, c’est juste profiter du concert et tchatcher avec les jeunes du Living Theatre, la salle qui accueille tous nos concerts.

La semaine dernière, on a accueillit 2 très gros morceaux : Fred Anderson au saxophone et William Parker à la basse. Ces 2 mecs, même s’ils ne vous disent sans doute rien, sont les « stars » (tout est relatif !) de la scène avant-jazz américaine. Fred, 80 ans, est une figure historique du jazz de Chicago, tandis que William Parker est considéré à l’heure actuelle comme l’un des meilleurs bassistes du monde et comme l’un des plus créatifs de tous les temps (n'ayons pas peur des mots!). Il est au passage le mari de ma boss (ce qui n'influe en rien sur ce commentaire, je ne subis aucune pression politique!). Du coup la salle était pleine à craquer, ce qui est loin d’être toujours le cas (un soir on a du vendre 6 tickets je crois…) : 67 entrées payantes, c’était Byzance ! Mais que dire du concert… c’était de l’impro totale, mais les 2 se connaissent tellement bien qu’ils se trouvaient les yeux fermés (au sens propre comme au figuré). Je vous en aurais bien mis un extrait mais ma vidéo est trop lourde...

Sur ce mes enfants, de grosses bises "avé" l’accent pour chacun d’entre vous

Rémy

P.S: bon tout le monde s'en fout mais je suis passé sur france inter vendredi dernier.. bon sur Allô la planète ne vous enflammez pas! Je crois que l'émission est encore écoutable jusqu'à demain: http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/allolaplanete/index.php?id=62282

vendredi 23 novembre 2007

Un déjeuner au "tourne-dos"

12h30, les horaires du fonctionnariat français sont formels : je suis en pause ! La pause déjeuner… Je passe par le bureau d’Estelle, dans le

même couloir, et on se dirige vers la sortie. Finis les ragots de couloir et évocations de papiers administratifs, je quitte le territoire français, après avoir laissé mon badge au poste de sécurité auprès des flics français et salué les gardiens camerounais de la « DAK », société qui emploie pas mal de monde dans les rues de Yaoundé (pour des modiques sommes… souvenez vous de mon ami Sébastien ! 70 euros par mois, 72h/ semaine…)

Je rentre sur le territoire camerounais : les taxis filent et nous proposent de monter (traduisez : nous klaxonnent), les vendeurs ambulants défilent, les bars tournent au son du coupé-décalé ou du bikutsi. Nous descendons la rue du quartier Olezoa jusque cette terrasse de café. Terre battue, tables et bancs en bois, parasols troués.

« Bôôôôôônjour » me lance-t-on.

Je passe devant la « braiseuse » de poisson et me poste devant les gamelles de « Mbombo » (Grand-mère) qui arrive. Elle les soulève une à une : « Y’a le Ndollé, le poulet, le poisson sauce gombo.

- et avec ?

- Avec y’a les plantains, le riz, le manioc ; me répond-elle ».

Quand le menu ne me va pas, je prends un poisson braisé, avec un « bâton » (de manioc) ou des plantains frites.

On s’assied, discute avec Estelle, accueille « mon ami » sur le banc : le gamin de 3 ou 4 ans qui traîne sur la terrasse. J’ai jamais réussi à savoir qui était sa mère, même si j’ai des suspicions.

Les têtes y sont toujours les mêmes. Il y a Serge (prononcez : Sège), le serveur du bar, la « call-boxeuse » (de call-box, qui désigne la location de portable dans la rue, pour en général 100 f CFA la minute d’appel), la vendeuse de fruits et légumes. Le temps ne bouge pas trop mais on s’y sent bien. Il nous arrive de manger dedans, quand il pleut, sur des vieux canapés troués. Mais la saison sèche commence peu à peu.




Ces endroits, il y en a plein à Yaoundé. On les appelle les « tourne dos », car les gens qui veulent conserver leur image de marque (de personnages friqués) ont honte de s’y rendre et se tournent donc le dos.

Celui-là, c’est un peu le mien. Mon « tourne-dos »… dont je n’ai pas honte du tout ! Mon escale, avant de reprendre un billet pour la France

mardi 9 octobre 2007

Jag har mens värk

Hej hej!

En écho à Rémi et aux Champion Raisins de cet été, je ne résiste pas à vous envoyer ce clin d'oeil youtubien.

C'est pas du Maréchal DJ... Mais c'est assez suédois pour le coup! Non seulement ce genre de programmes de jeux est très fréquent sur les chaînes suédoises pour vous dire la teneur de la télévision suédoise, mais vous avez aussi sous les yeux, en passant, un stéréotype de jeune Stockholmoise. Prototype oui et non, car je ne cesserai de le redire, les Suédois c'est 100% conformistes :-). Tout le monde (jeunesse j'entends) fashionistas, comme ça pas de jaloux.

Pour revenir sur la vidéo, admirez quand même le professionnalisme de la demoiselle qui revient sur le plateau quelques secondes après, comme si de rien n'était; tout ça se déroule en live. Après elle explique qu'elle a des règles douloureuses: "Jag har mens värk" nous dit-elle. Pas très ragoutant, en soi ce n'est pas si drôle non plus, mais voilà de quoi animer cette émission quotidienne débile, et cette télé aussi ennuyante qu'insignifiante (gros clin d'oeil aux confrères américains sur ce point).

Assez superficiel pour inaugurer ma participation à ce blog... Mais je compte repasser pour décrire un peu plus de mon regard désabusé, ce pays que les Français érigent si souvent en modèle. :-) Ca va être grinçannnnnnnnnt!

Vi ses

http://fr.youtube.com/watch?v=LmxaKf8ruBM&NR=1

dimanche 16 septembre 2007

Seka Seka - Marechal DJ

Il fallait absolument que je vous fasse partager ça!
LE tube qui hante les rues de Yaoundé. Impossible de se promener une journée sans l'entendre 15 fois...
Par chance, je l'ai trouvé sur dailymotion. Enjoy!


vendredi 3 août 2007

" Bienvenue en Afrique"

[ Ce post, privilège du premier, est aussi publié sur le blog de mes amis lillois. Après, je ferai des liens entre les deux.
http://2semestresunmonde.blogspot.com ]


« C’est votre premier voyage africain ? » me demande-t-on. Au vu de mon acquiescement un « ah… » vient se greffer sur les lèvres de mon interlocuteur. Cette question, en moins de trois jours, je l’ai entendue plusieurs fois. Car l’Afrique, pour beaucoup de mes interlocuteurs, c’est une vie à part, différente. Pour moi aussi, tel que je me l’imagine. Mais il me faudra encore et encore rompre les cloisons que les Français de l’Ambassade mettent devant sa découverte…

Arrivée, samedi 28 juillet, 18h heure locale, 19h en France (l’heure est en fait l’heure d’hiver française) à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen. Je passe la douane par l’entrée « diplomates » (j’ai tenté le coup, ça a marché !) et me voila au Cameroun. Devant moi, beaucoup de monde, aligné. De nombreux camerounais me font signe de les suivre, je refuse d’un signe de tête… Puis j’aperçois une pancarte, portée par un grand homme noir, où sont inscrits mon nom et « ambassade de France » : il n’y a pas trop de doute. Après qu’il a renvoyé les personnes qui se proposaient plus ou moins tranquillement de me faire une escorte, je découvre que deux dames m’attendaient derrière lui : Danièle et Gaëlle. La première, je l’ai vue en photo sur le site de l’ambassade. Plus de 50 ans, une bonhommie rassurante. La seconde est tout aussi sympathique. Je me rends vite compte que le porteur de pancarte est aussi chauffeur pour l’ambassade. Eh oui ! Je vais m’habituer (avec toujours autant de réticences) à ce genre de services…


Après être passé chez moi (eh oui), où je commence à me rendre compte des mœurs des expatriés locaux (chauffeur mais aussi gardiens pour la résidence, jour et nuit…), je retourne chez Danièle qui m’a invité à « grignoter ». Ce grignotage reste mon meilleur repas depuis l’arrivée au Cameroun… servi par Rachèle, la cuisinière de Madame ! La villa est bien entendue gardée, la aussi ! Mon hôte est cependant très sympathique et rassurante… Peu de questions sont sorties de sa bouche à l’aéroport et lors du trajet qui nous ramenait en ville, comme si elle comprenait mon envie (besoin ?) de mutisme à ce moment là. Je me suis d’ailleurs moi même étonné ! Mais j’observais ces habitations de bric et de broc au bord de la route, ces gens, marchant au bord, au milieu de la nuit, ces immenses pancartes financées par le ministère de la santé affichant « Bar the way to AIDS ».

Le lendemain, Alex, qui vit dans le petit immeuble à coté du mien, dans la même résidence et travaille aussi à l’ambassade m’emmène faire des courses à « Mahima », le supermarché du coin, rempli de produits français dont le prix a augmenté par les taxes et frais d’importation. Utile mais pas terriblement local. Ils m’invitent, sa femme et lui, à déjeuner. Je les apprécie beaucoup.

Premier jour à l’ambassade, lundi matin. Je m’y attendais mais, plus sécurisé ya pas ! Cloisons et barbelés autour du parc, agents de sécurité, police française à l’entrée. Mais c’est plutôt logique somme toute…

Je rencontre diverses personnes que je vais apprendre à côtoyer et connaître au fur et à mesure de mon stage : Estelle, la standardiste camerounaise, très souriante et qui m’est déjà de bons conseils ; les secrétaires de la chancellerie diplomatique (en gros c’est le sas de sécurité tout en haut où se trouve l’Ambassadeur et ses premiers conseillers… Il faut un badge supplémentaire pour monter là haut !!!). La vie ici, c’est la France. Tous sont expatriés, tous (ou presque) vivent en vase clos. Le premier soir, une seule envie se fait sentir : voir le pays dans lequel je vis depuis 48h sans l’observer réellement (sorti des journaux camerounais que je commence à très bien connaître !)…

Le lendemain, je demande donc à Estelle si elle déjeune autour de l’ambassade, comme la stagiaire précédente, qui s’était liée d’amitié avec elle, m’a conseillé de faire dans le petit mot qu’elle a laissé pour moi. Estelle m’emmène donc dans une case, minuscule et miteuse, à 300 mètres du bâtiment. On y mange pour un rien : 300francs CFA soit moins de 50 cts d’euro : une assiette de riz, sauce aux arachides et petit morceau de viande. C’est relevé mais délicieux, et consistant. Les camerounais travaillant dans le coin mangent en notre compagnie. Je n’arrive pas à qualifier l’ambiance de ce lieu… C’est un repas de midi, au sortir du boulot mais il n’en a pas l’allure. Après cela, nous prenons un verre à l’extérieur d’un vendeur de boisson. La discussion va bon train avec Estelle. Ainée d’une famille de huit enfants, elle a pu faire des études, son père étant ingénieur agronome et sa mère institutrice. Cependant après la crise économique qui a touché le Cameroun au début des années 1990, sa mère, qui l’aidait dans ses devoirs, a dû élever des poulets pour compenser la perte provoquée par la baisse des salaires de fonctionnaires. Ses frères et sœurs n’auront donc pas droit au même traitement de faveur, faute de temps. La plupart font tout de même des études. Ne me demandez pas comment, la discussion a dévié sur la contraception et l’avortement. Catholique pratiquante et fervente, Estelle est opposée à ce dernier, compréhensible dans un pays où il est interdit et dangereux pour la santé. Cependant, mes cours de féminismes revenant à mon esprit impertinent et incorrigible, je m’étonne à lui raconter, sans propagande (du moins j’essaie), la publication du Deuxième Sexe, le Mouvement de Libération des Femmes et Simone Veil. Elle n’est pas choquée et la discussion est très ouverte et calme.

Cette fin d’après-midi, il fait beau, l’impression de lumière se fera donc plus longue car, ici, il fait nuit peu après 18h30. Je décide donc de me lancer dehors. Je passe le portail de la résidence au moment où un des gardiens termine son service. Il est 18h. Il s’appelle Sébastien, a 22 ans. « C’est pas normal de porter l’uniforme d’une société de sécurité à 22 ans », me dit-il. Très sympathique, il m’emmène jusqu’au distributeur de banque le plus proche. « C’est pas gentil, c’est normal. Je travaille pour vous, c’est la famille. » Je veux de l’argent pour faire quelques courses. Manque (ou coup) de bol, il est fermé. On doit donc en trouver un plus loin. Je finis par me retrouver au second supermarché, près du marché central. La vie grouille ici. Des vendeurs à la sauvette plus qu’ailleurs mais aussi des enfants mendiants. En repartant, Sébastien attrape une petite fille qui réclame une pièce. « Tu veux que je t’emmène ! Arrête ou tu vas prendre le taxi. » La petite fille rit. Il me raccompagne à pieds. Il fait nuit. Je suis ravi.

Samedi, c’est son jour de repos. Il m’accompagnera dans ma visite de Yaoundé.

Mercredi, Estelle m’emmène manger le poisson grillé. Deux femmes le font cuire au bord de la rue/route près de l’ambassade. Pour une misère, on mange avec du manioc et une sauce aux piments et aux herbes. Assis à l’extérieur, le perroquet m’hurlant dans les oreilles, les poules nous traversant les jambes, notre discussion se poursuit, intarissable. Je lui parle de la France, elle du Cameroun. J’apprends beaucoup, et notamment de ce que je ne lis pas dans les journaux. Elle m’annonce qu’elle va bientôt se marier. « Bon [quand elle veut dire quelque chose d’important, sa phrase commence toujours par « bon »], le mariage est en trois parties : le mariage civil, le mariage religieux et le mariage traditionnel. Le mariage traditionnel aura lieu le 15 décembre. Mais, bon, c’est dans mon village [près de Bafoussam dans la province de l’Ouest]. C’est une veillée, ça peut commencer à 22h jusqu'à 4h du matin. Et, je me dis que ça peut être intéressant pour toi de voir ça… » Evidemment, je réponds oui mais seulement si elle m’invite car elle en a envie et non pour épancher ma soif d’observateur blanc. « Alors déjà, je peux dire que je t’invite. » On en reparlera.

Le soir, je ressors avec Sébastien. Le retour se fera en taxi cette fois-ci, je suis chargé d’eau et Yaoundé est extrêmement vallonnée. Je ne sais pas comment font ces engins pour rouler mais la côte est vaincue. En tout cas, ils grouillent de partout en ville et créent des embouteillages monstres en s’arrêtant tous les cinq mètres pour cueillir le client avec plus ou moins de succès.

Ah oui, j’oubliais le travail ! Je suis pourtant là pour ça et y consacre majeure partie de mes journées. Je suis en charge des lectures et revues de la presse camerounaise (bientôt en ligne sur le site de l’ambassade). Et, dans ce domaine, il y a à boire et à manger. Du journal officiel, publié par le gouvernement à la Bande Dessinée type Charlie Hebdo. La presse camerounaise est plutôt critique, mais le pouvoir n’a guère à s’en inquiéter, vu l’état dans lequel il réussit à maintenir son opposition politique. J’aurai aussi à rédiger des dépêches sur des sujets particuliers

Globalement, je suis très content de mon stage, dans lequel je découvre, par l’intermédiaire du papier, un pays. Je nage complètement dans la masse des partis et des tractations qui s’y trament, d’autant que je débarque ici une semaine après les élections législatives et municipales, bien entendu remportées par le Rassemblement Des Peuples Camerounais, parti du président Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 25 ans.

En tout cas, je retiendrai de ces premiers jours quelques phrases, des images, des odeurs, toutes aussi prometteuses que les autres ; mais aussi ces Français qui me lâchent un « Bienvenue en Afrique ». Et moi de répondre diplomatiquement : « Merci Monsieur ».

P.S : Quelques photos de mon appartement. Les avantages du diplomate je suppose… Admirez plutôt !

vendredi 20 juillet 2007

Bienvenue

Bonjour à tous,

Bienvenue sur ce blog qui servira à nous, étudiants parisiens en exil d'une année de publier photos, écrits et plus si affinités, afin de garder un contact, virtuel (ou non).

Le monde est à nous...
En voici des avants gout!