12h30, les horaires du fonctionnariat français sont formels : je suis en pause ! La pause déjeuner… Je passe par le bureau d’Estelle, dans le
même couloir, et on se dirige vers la sortie. Finis les ragots de couloir et évocations de papiers administratifs, je quitte le territoire français, après avoir laissé mon badge au poste de sécurité auprès des flics français et salué les gardiens camerounais de la « DAK », société qui emploie pas mal de monde dans les rues de Yaoundé (pour des modiques sommes… souvenez vous de mon ami Sébastien ! 70 euros par mois, 72h/ semaine…)
Je rentre sur le territoire camerounais : les taxis filent et nous proposent de monter (traduisez : nous klaxonnent), les vendeurs ambulants défilent, les bars tournent au son du coupé-décalé ou du bikutsi. Nous descendons la rue du quartier Olezoa jusque cette terrasse de café. Terre battue, tables et bancs en bois, parasols troués.
Je passe devant la « braiseuse » de poisson et me poste devant les gamelles de « Mbombo » (Grand-mère) qui arrive. Elle les soulève une à une : « Y’a le Ndollé, le poulet, le poisson sauce gombo.
- et avec ?
- Avec y’a les plantains, le riz, le manioc ; me répond-elle ».
Quand le menu ne me va pas, je prends un poisson braisé, avec un « bâton » (de manioc) ou des plantains frites.
Les têtes y sont toujours les mêmes. Il y a Serge (prononcez : Sège), le serveur du bar, la « call-boxeuse » (de call-box, qui désigne la location de portable dans la rue, pour en général
Ces endroits, il y en a plein à Yaoundé. On les appelle les « tourne dos », car les gens qui veulent conserver leur image de marque (de personnages friqués) ont honte de s’y rendre et se tournent donc le dos.
Celui-là, c’est un peu le mien. Mon « tourne-dos »… dont je n’ai pas honte du tout ! Mon escale, avant de reprendre un billet pour